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Discours de présentation du livre

"deux vies, un message",

par le père de Roulhac, lors de la messe

à Notre Dame du Trastevere,

le 15 septembre 2017


En ce jour d'action de grâce pour la reconnaissance de l'héroïcité des vertus du vénérable cardinal Thuận, sa plus jeune sœur Élisabeth, aurait aimé être avec nous, et présenter ce livre qu'elle a écrit avec moi comme une action de grâce et un témoignage. Nous en avons achevé la rédaction juste avant qu'elle ne soit hospitalisée, manifestant ainsi à quel point cet ouvrage est important à ses yeux.   Depuis de nombreuses années, elle soutient activement la cause de béatification de son frère, lui qui l'a conduite par son exemple et sa parole à redécouvrir et approfondir sa foi.

A de nombreuses reprises, ces dernières années, elle a pris la parole pour transmettre, exposer et expliquer le message de son frère aîné. Et pourtant, il y a une vingtaine d'années, elle aurait dû perdre sa voix. Atteinte d'un cancer de la gorge, les médecins l'ont opérée pour la soigner, l'ayant prévenue qu'elle perdrait la voix. Le cardinal Thuận, qui venait d'accepter la charge de postulateur de la cause de béatification de son compatriote Marcel Van, a demandé qu'on l'invoque pour sa sœur. C'est à son intercession qu’Élisabeth attribue d'avoir gardé sa voix. Elle en avait bien besoin, pour son travail de professeur, mais plus encore pour la mission que le Seigneur allait lui donner de témoigner de ses œuvres et du témoignage de vie de son frère bien-aimé François-Xavier.  

Marcel Van est intervenu à plusieurs reprises dans l'histoire de la famille du cardinal Thuận, cette guérison mais aussi une apparition à sa mère, dans la maison d’Élisabeth, au Canada. Signe qui montra au cardinal que le Seigneur lui demandait de prendre en charge la cause de Marcel Van, comme il l'a expliqué le jour de l'ouverture de cette cause.  

 

Les rencontres d’Élisabeth avec les acteurs de la cause de Van, principalement madame Anne de Blaÿ et moi-même, nous ont fait découvrir les nombreux parallèles entre Thuận et Van. En poursuivant nos travaux, il est apparu peu à peu que leurs vies, leurs désirs, leur témoignage se répondent et se complètent en une belle harmonie, fruit de l'action de l'Esprit Saint. Nous connaissons bien la prestigieuse origine du cardinal Thuận et les grandes responsabilités qu'il a acceptées en esprit de service et d'obéissance à son Seigneur. Van, lui, est issu d'une humble famille de la campagne tonkinoise, il est l'aîné d'un mois de Thuận, et comme lui il a tout accepté de Jésus, aimant lui obéir en toutes choses dans un même esprit de service. Ainsi à eux deux, ils englobent tout le peuple vietnamien, du plus petit au plus grand, du plus caché au plus exposé. Leur message, celui de l’Évangile vécu à la manière et à l'exemple de sainte Thérèse de Lisieux qui a tant marqué leurs vies, est aussi universel, et c'est le sens de l'introduction de leur cause de béatification.

C'est en premier lieu à leurs compatriotes qu'ils s'adressent, eux qui aiment tant leur pays, dont le Pape Pie XI disait qu'il est le fils aîné de l'Église en Asie. Puis, Thuận a été amené à parcourir le monde pour témoigner de son expérience de l'espérance, tandis que les écrits de Van commençaient à se répandre. On peut être gêné, ou perplexe, par les révélations privées dont Van a été le bénéficiaire. Or ils sont conformes à la saine doctrine catholique, et en harmonie avec l'enseignement du jeune évêque de Nha Trang et futur cardinal.  

 

Tous les deux ont eu la grâce d'avoir une mère admirable. Ces deux mamans ont formé l'intelligence et l'âme de leurs fils avec une grande tendresse et une authentique exigence, et elles ont offert leur enfant qui voulait se consacrer au Seigneur. Ils voulaient tous les deux étudier pour devenir prêtre. Thuận a eu la chance d'étudier dans d'excellents séminaires ; Van n'a jamais trouvé de bons maîtres sur son chemin. Alors comment s'étonner que Jésus lui-même soit venu l'enseigner répondant par-là à un désir si ardent ? Ils ont tous les deux connu la captivité et appris à aimer inconditionnellement leur prochain, manifestant que « l'Amour ne peut mourir ». Ils avaient une forte et tendre dévotion envers la Vierge Marie que nous célébrons en ce jour sous le vocable de Notre-Dame des douleurs. Au pied de la croix, notre Mère s'est associée aux souffrances de son fils, mais aussi à celles de tous ceux qui, avec constance, ont accepté de « transformer la souffrance en bonheur ».

 

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